Plate-forme suisse du cacao durable : Discours de Beat Vonlanthen

Discours du Conseiller d’État Beat Vonlanthen, Président de CHOCOSUISSE

Déjeuner inaugural de la Plate-forme suisse du cacao durable World

Trade Center, Zurich, 28.06.2017

Madame la Secrétaire d’État,

Mesdames les Présidentes, Messieurs les Présidents,

Mesdames les Directrices, Messieurs les Directeurs,

Mesdames les représentantes, Messieurs les représentants des fabriques de chocolat,

Mesdames les représentantes, Messieurs les représentants d’autres entreprises et organisations qui s’engagent en faveur de la gestion durable dans le secteur cacaoyer,

Mesdames, Messieurs,


L’approvisionnement durable en cacao est un sujet auquel CHOCOSUISSE et les entreprises del’industrie chocolatière suisse accordent une attention particulière depuis passablement de temps.

Déjà en 2010, CHOCOSUISSE avait engagé toutes ses maisons-membres à signer un code de conduite sectoriel concernant l’approvisionnement en cacao durable. Ce code comprend notamment l’obligation de configurer l’approvisionnement en cacao en s’en tenant au principe de traçabilité et de s’assurer régulièrement auprès des fournisseurs que les conventions de l’Organisation internationale du travail pour la lutte contre le travail des enfants soient respectées.

Dans notre branche, l’engagement en faveur de conditions de travail correctes s’étend sur l’ensemble de la chaîne de valorisation. C’est pourquoi le partenariat social que nous cultivons dans nos usines chocolatières ici en Suisse depuis environ 80 ans nous tient aussi à cœur.


Pour l’industrie chocolatière suisse, la gestion durable ne se limite pas seulement au cacao. En effet, CHOCOSUISSE – avec la Fondation suisse de l’économie cacaoyère et chocolatière, l‘Association européenne des produits sucrés (Caobisco) et les représentants locaux de l’Organisation internationale du travail (OIT) – soutient, depuis des années déjà, un projet pour enrayer le travail des enfants dans la récolte de noisettes en Turquie. Entre-temps, ce projet a acquis, dans un contexte difficile, un statut de modèle.

Je ne voudrais pas non plus omettre d’évoquer les nombreux projets de nos maisons-membres qui visent à augmenter la qualité et la productivité de la culture cacaoyère et à améliorer les conditions sociales des cacaoculteurs et de leurs familles. Les éléments essentiels en sont la formation dans la culture cacaoyère, la création d’infrastructures et l’approvisionnement direct auprès des organisations de producteurs. Au niveau international également, de nombreuses entreprises suisses s’engagent dans des initiatives et des projets interentreprises visant à instiller la gestion durable dans le secteur cacaoyer.


Il y a trois ans, CHOCOSUISSE a pris contact avec l’Administration fédérale et une organisation non gouvernementale avec l’idée de fédérer les forces en instituant une plate-forme suisse commune du cacao durable.

Depuis lors, de nombreuses idées ont été développées, discutées, esquissées, reprises et finalement concrétisées. Le cercle des acteurs impliqués dans les discussions a été progressivement élargi - à des fondations, des instituts de recherche, des entreprises, etc.


Dans le cadre de ce processus itératif, les nombreux acteurs ont formulé des attentes diverses qui constituaient, pour chacun d’eux, une priorité: pour les uns, c’était la lutte contre le travail des enfants, pour d’autres, la protection de l’environnement, pour d’autres encore, il s’agissait d’augmenter le revenu des cacaoculteurs. Du coté de l’Administration fédérale également, les préférences différaient entre les divers départements et offices.

Dès le début, CHOCOSUISSE a considéré la plate-forme comme une contribution de la Suisse à la mise œuvre de l’Agenda global du cacao de l’Organisation internationale du cacao (ICCO). Celui- ci se base sur l’Accord international sur le cacao dont la Suisse est cosignataire. Les États contractants y déclarent que la gestion durable comprend aussi bien des volets sociaux qu’économiques et écologiques.


D’un point de vue global, les objectifs de développement durable de l’ONU, que Madame la Secrétaire d‘État Ineichen a mentionnés à l’instant au cours de son intervention, en font aussi partie. À intervalles réguliers, la Suisse va rendre compte à l’ONU des progrès réalisés et des défis qui se présentent pour atteindre ces objectifs. L’industrie chocolatière suisse soutient la Confédération dans cette tâche.


Avec la déclaration d’intention signée aujourd’hui, nous nous fixons des objectifs très ambitieux. Ceux-ci vont beaucoup plus loin, par exemple, que ceux du Forum du cacao en Allemagne. Là-bas, l’atteinte des objectifs s’en tient uniquement aux produits cacaoyers vendus sur le marché national. Chez nous, les objectifs incluent également le chocolat exporté. Si vous vous représentez que deux chocolats suisses sur trois sont vendus à l’étranger, vous pouvez vous faire une idée de la portée du but visé. Ceci est d’autant plus valable que la disposition à payer et la sensibilité des consommatrices et consommateurs pour la gestion durable n’est pas partout la même qu’en Suisse.

Les consommatrices et consommateurs jouent, en Suisse comme à l’étranger, un rôle majeur. Leur comportement d’achat influence l’atteinte de nos objectifs ambitieux. C’est pourquoi je suis heureux de compter aussi parmi nous aujourd’hui la présidente du Konsumenten Forum kf. Ce forum de consommateurs soutient notre plate-forme.


En considération des marchés d’écoulement à l’étranger, je suis également heureux et reconnaissant que le SECO soit honorablement représenté aujourd’hui en la personne de Madame la Secrétaire d’État Ineichen. Après que l’OMC a interdit de compenser le handicap, conditionné par la politique agricole, sur le prix des matières premières, notre industrie d’exportation doit faire face à de grands défis.

En outre, au vu de l’Initiative pour des multinationales responsables, un nouveau corset réglementaire menace de nous entraver beaucoup trop étroitement, avec des effets contre-productifs. Cette initiative ne saurait résoudre des problèmes complexes. Au contraire, elle détériorerait durablement les conditions-cadre pour les entreprises qui produisent (encore) en Suisse. Afin de répandre dans le monde les fruits de nos efforts communs – sous forme de produits fabriqués en Suisse à l’aide de matières premières durables, nous avons besoin, à l’avenir aussi, de conditions-cadre concurrentielles. C’est pourquoi il importe que nous tirions, là aussi, tous à la même corde.


Mesdames et Messieurs, par votre engament en faveur de la Plate-forme suisse du cacao durable, vous contribuez à une prise de responsabilité commune. Nous avons besoin de vous tous afin de pouvoir atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés.


Je vous remercie chaleureusement pour votre participation active et votre soutien sur cette voie commune.