Les prix internationaux du sucre continuent d’augmenter

Un rapport publié en octobre 2021 par la Commission européenne montre qu’aussi bien le prix mondial du sucre que son prix sur le marché européen sont en nette voie de rétablissement. L’isolement du marché suisse du sucre pour les cinq prochaines années, décidé par les chambres fédérales, ne tient pas compte de cette évolution

Le Conseil national et – avec un « certain malaise », comme l’a exprimé le porte-parole d’une commission – le Conseil des États ont de justesse adopté durant la session automnale un droit de douane minimal sur le sucre à titre provisoire jusqu’en 2026. A la base de cette décision se trouve la crainte que la suppression des quotas sur le sucre dans l’Union européenne (UE) en 2017 mette le prix du sucre suisse sous pression.

Les prix sur le marché mondial et sur le marché européen se sont rétablis

Le rapport publié début octobre 2021 par la Commission européenne sur les perspectives des marchés agricoles européens montre que les prix sont certes descendus, comme attendu, suite à la suppression des quotas de sucre dans l’UE en octobre 2017, mais qu’ils se sont par après nettement rétablis. Depuis lors, cela fait longtemps que le niveau de 2015 a été retrouvé.

L’UE demeure une importatrice nette de sucre, également en 2021/22

Le dernier rapport de la Commission européenne montre que l’UE a continué d’importer plus de sucre que d’en exporter. Ce fait entre en contradiction avec l’affirmation, répétée par les défenseurs du droit de douane minimal au sein du Parlement, que l’UE serait une importatrice nette de sucre. Ainsi, tous les arguments allégués pour justifier le droit de douane minimal tombent-t-ils. Ce qui demeure, c’est son effet altérant la compétitivité au détriment des entreprises qui transforment du sucre suisse.

Les problèmes se situent au niveau des cultures

La récolte de cette année devrait aussi s’avérer mitigée (Bauernzeitung du 18.9.2021) : « Die diesjährige Zuckerrübenkampagne startet » [La récolte de betteraves sucrières a démarré]). Sont en cause le mauvais temps durant les mois estivaux et les maladies végétales. Contre cela, les droits de douane ne sont d’aucune efficacité. Il n’est dès lors pas étonnant que déjà plusieurs interventions (comme p. ex. l’initiative du Canton de Fribourg fin septembre 2021) aient vu le jour pour requérir la réintroduction provisoire des produits phytosanitaires à base de néonicotinoïdes.